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Prix rémunérateurs et souveraineté alimentaire Les deux priorités de la future Pac défendue par la confédération paysanne

L’assemblée générale des 4 et 5 mai derniers de la Confédération paysanne est l’occasion pour le syndicat de Bagnolet d’apporter sa contribution au débat sur la Pac de l’après 2013. Intitulée « Une politique agricole et alimentaire commune pour des agricultures paysannes », elle définit le cadre de la politique à mettre en place, selon le syndicat, pour que la future politique agricole et alimentaire commune (Paae) garantisse la souveraineté alimentaire de l’Union européenne sans mettre en danger celle des pays en développement.

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Philippe Collin, porte parole de la CP lors de l'interview accordée
à Terre-net Média (© Terre-net Média)
La confédération ne parle pas de Pac 2013 dans sa contribution mais de politique agricole et alimentaire commune (Paac). Elle serait « économique » budgétairement selon le syndicat de Bagnolet puisqu’elle reposerait sur une politique de prix rémunérateurs. Mais aussi sur la volonté de reconnaître à l’ensemble des pays le droit à la souveraineté alimentaire en encadrant les échanges commerciaux. Toute forme de dumping est proscrite.

Selon le syndicat de Bagnolet, les objectifs la Paac pour 2013 visent ainsi à :

Ces objectifs sont partagés mais la Confédération paysanne se distingue des syndicats concurrents par les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.

« Pour répondre aux besoins alimentaires des populations et maintenir les productions (facteurs de production et capacité production de l’agriculture européenne), assurer un revenu pour les paysans est indispensable. »

Aussi, il est nécessaire selon la Confédération paysanne d’harmoniser les coûts de production et les droits sociaux dans l’Union Européenne mais aussi de modifier le droit de la concurrence dans l’union européenne. « Il doit être rendu possible d’exercer un contrôle des pratiques commerciales et une répartition des marges en interdisant toute pratique abusive. »

« La vente à perte au niveau des exploitations doit être interdite, en obligeant les opérateurs à intégrer les coûts de production moyens dans leur prix d’achat. » La Confédération semble reprendre l’idée, sans la citer, de créer un observatoire des marges et des prix dotés de moyens conséquents.

Lire aussi :

- Interview privée de Philippe Collin, porte parole de la Confédération paysanne - L'agriculture au coeur d'un choix de société

- Confédération paysanne/Pac 2013 - Pour l’abandon des références historiques

Le refus de la mise en concurrence de tous les agriculteurs du monde passera par le renforcement de la préférence communautaire. « La libre circulation des marchandises est acceptable dans des zones à coûts de production proches. Elle doit par contre être exclue entre régions du monde à coûts de production très hétérogènes. Des barrières douanières entre l’UE et les différentes régions du monde doivent être maintenues. »

Dans ces conditions, une « sortie du cadre des accords sur l’agriculture de l’Organisation Mondiale du Commerce » et enfin la « mise en place d’outils de stabilisation des marchés et des prix des produits agricoles qui passerait par la maîtrise des productions et la répartition entre producteurs », font partie des revendications de la CP.

« L’assurance "revenu" mise en avant par différentes organisations ou institutions ne pourrait dans le meilleur des cas que lisser les revenus soit dans l’espace (entre paysans) soit dans le temps (sur plusieurs années pour la même exploitation agricole). En tout état de cause, une assurance ne crée pas un seul euro de revenu supplémentaire, elle coûte même nécessairement en raison de frais de gestion incompressibles. »

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